Acheter à deux avec un seul emprunteur : les enjeux et solutions pour les couples

De plus en plus de couples souhaitent acheter un bien immobilier ensemble, mais il arrive parfois que l’un des deux ne puisse pas ou ne souhaite pas emprunter. Comment faire pour acheter à deux avec un seul emprunteur ? Quels sont les enjeux et les solutions à envisager ? Cet article vous apporte des éléments de réponse et des conseils pratiques pour mener à bien votre projet immobilier.

Les raisons d’acheter à deux avec un seul emprunteur

Plusieurs raisons peuvent expliquer pourquoi un couple souhaite acheter à deux avec un seul emprunteur. L’un des conjoints peut avoir une situation financière moins stable, être interdit bancaire, avoir un taux d’endettement trop élevé ou encore être au chômage. Dans ces cas-là, il est souvent difficile d’obtenir un prêt immobilier. Par ailleurs, certains couples préfèrent que seul l’un d’entre eux s’endette pour préserver leur capacité d’emprunt future ou pour protéger le conjoint non emprunteur en cas de difficultés financières.

Les différentes solutions pour acheter à deux avec un seul emprunteur

Si vous êtes dans cette situation, plusieurs options s’offrent à vous :

1. La solidarité des emprunteurs : Si l’un des conjoints ne peut pas contracter de prêt, il est possible de mettre en place une solidarité entre les deux partenaires. Cela signifie que l’emprunteur s’engage à rembourser la totalité du prêt, tandis que le conjoint non emprunteur s’engage à rembourser une partie de la dette en cas de défaillance de l’emprunteur. Cette solution peut rassurer les banques et permettre d’obtenir un prêt plus facilement.

2. La garantie hypothécaire : Le conjoint non emprunteur peut proposer un bien immobilier en garantie pour obtenir un prêt. Cette solution est intéressante si le bien proposé en garantie est déjà entièrement payé ou a une valeur supérieure à la somme empruntée.

3. L’achat en indivision : Dans ce cas, les deux conjoints sont propriétaires du bien immobilier sans être obligés d’emprunter ensemble. Chacun possède une quote-part du bien, qui peut être égale ou différente selon les apports respectifs des deux partenaires. L’un des conjoints peut donc emprunter seul pour financer sa part du bien, tandis que l’autre finance sa part avec ses propres moyens.

4. Le recours à un tiers : Si aucune des solutions précédentes n’est envisageable, il est possible de faire appel à un tiers (un membre de la famille, par exemple) pour contracter le prêt et acheter le bien immobilier au nom des deux partenaires. Dans ce cas, il convient de mettre en place une convention d’indivision précisant les droits et obligations de chacun.

Les avantages et inconvénients de chaque solution

Chaque solution a ses avantages et ses inconvénients, qu’il convient d’analyser avant de se lancer :

La solidarité des emprunteurs : Cette solution permet d’obtenir un prêt plus facilement, mais elle implique une responsabilité financière pour le conjoint non emprunteur en cas de défaillance de l’emprunteur. De plus, en cas de séparation ou de divorce, la dette devra être partagée entre les deux partenaires.

La garantie hypothécaire : Elle peut faciliter l’obtention du prêt, mais le conjoint non emprunteur prend le risque de perdre son bien immobilier en cas de non-remboursement du prêt par l’emprunteur.

L’achat en indivision : Cette solution offre une grande souplesse dans la répartition des parts du bien immobilier et permet à chaque conjoint de financer sa part comme il le souhaite. Toutefois, en cas de mésentente ou de séparation, la vente du bien peut être complexe et nécessiter l’accord des deux parties.

Le recours à un tiers : Si cette solution peut débloquer certaines situations, elle implique une confiance totale envers le tiers qui contracte le prêt et une rédaction soignée de la convention d’indivision pour éviter les litiges futurs.

Pensez à protéger vos droits et vos intérêts

Quelle que soit la solution choisie pour acheter à deux avec un seul emprunteur, il est essentiel de bien protéger les droits et les intérêts de chacun. Pour cela, n’hésitez pas à faire appel à un notaire ou à un avocat spécialisé en droit immobilier pour vous conseiller et vous accompagner dans la rédaction des contrats et des actes nécessaires.

Par ailleurs, il est important de mettre en place une protection en cas de décès de l’emprunteur. En effet, si le conjoint survivant n’est pas emprunteur, il peut se retrouver dans une situation difficile pour assumer le remboursement du prêt. Pensez donc à souscrire une assurance décès-invalidité pour garantir la prise en charge du capital restant dû en cas de décès ou d’invalidité de l’emprunteur.

Acheter à deux avec un seul emprunteur est une situation qui peut sembler complexe, mais plusieurs solutions existent pour mener à bien votre projet immobilier. Prenez le temps d’analyser les différentes options, leurs avantages et leurs inconvénients, et n’hésitez pas à solliciter l’aide de professionnels pour vous accompagner dans vos démarches.